L'Exil
Aux pieds de la mer qui se déchaîne,
plongé dans les méandres de l’esprit par les jours qui s’enchaînent.
Un cercueil blanc pour seul refuge, l’appel des lettres en suspens
freiné par des sentiments à l’épreuve du temps.
Les yeux rivés sur l’océan immense,
démonstration parfaite de la fragilité de l’existence.
Masse insondable qui rappelle à l’homme la petitesse de sa portée,
si peu, à peine un souffle dans la tourmente de l’éternité.
Écrasé, sous des regrets impondérables,
sans pouvoir avancer, tant les remords sont des amarres immuables.
La peine est une clé qui ouvre les portes les plus insondées,
des embrasures inespérées sur le chemin de nos vies si vite passées.
Les mains jointes par l’ambition des âmes espérantes,
leurs existences penchées au seuil de cette bouche d’ombre obsédante.
Quand le guéridon vacille, oscille, s’exprime,
les mouvements deviennent révélations sublimes.
Est-ce là enfin, la réponse à mes pleurs ?
De cette rupture abrupte, fruit de tous mes malheurs.
Est-ce une prière exaucée de cette étoile sombre ?
Une réponse depuis le puits d’ombre.
L’espoir m’habite, tout autant que le doute.
Est-ce vraiment possible de voir au-delà de la céleste voûte ?
Sous ces rayons d’espérance, j’attends l’heure
où, par mon cercueil couvert de fleurs, je reverrai ton visage rieur.
Poème écrit pour l’occasion d'un short, pour la promotion d’un épisode à venir des Berceuses Occultes. j’en dis pas plus.